[CRITIQUE] Borg/McEnroe : Le choc des titans

Le mois de novembre va être placé sous le signe du sport et plus précisément du tennis puisque ce sont deux films qui vont sortir à ce sujet : Battle of the sexes avec Emma Stone et Steve Carell le 22 novembre prochain et dès la semaine prochaine, un autre duo de tennismen qui a changé l’histoire du tennis avec Borg/McEnroe de Janus Metz Pedersen. Wimbledon, 1980, deux monstres sacrés du tennis s’apprêtent à s’affronter. Une potentielle cinquième victoire pour le suédois mais l’impressionnant parcours du jeune et fougueux américain plonge Björn Borg dans un profond doute.

Deux personnages diamétralement opposés

Björn Borg est une masse imposante à l’écran, aussi charismatique que froide. Rien ne semble l’atteindre, ses rituels sont exécutés au millimètre près que ce soit le cordage de ses raquettes, l’hôtel dans lequel il séjourne ou encore le court sur lequel il s’entraîne. Tout est calculé, Björn Borg est une machine de guerre. Face à lui, le jeune prodige John McEnroe plus connu pour ses excès et ses déboires que pour son talent. Régulièrement sifflé sur le court, John McEnroe n’hésite pas à s’en prendre aux journalistes qui évoquent un peu trop son rival à son goût. Il n’a qu’une idée en tête, se retrouver en finale face à Björn Borg et lui rafler ce trophée de Wimbledon.  Mais nationalités voisine oblige, le réalisateur danois s’attarde bien plus (inconsciemment ?) sur le personnage et le parcours du joueur suédois que sur celle de son adversaire américain, retraçant minutieusement son enfance (incarné par Leo Borg qui n’est autre que le fils de Björn Borg) Le film fait un parallèle constant entre ces deux personnages en jouant énormément sur leur psychologie et leur façon de faire. Une partie un poil longue puisqu’on attend surtout ce match -même si la plupart connaissent déjà le résultat, le plaisir est toujours présent à regarder un match d’une telle ampleur. Le réalisateur arrive à créer une tension palpable des deux côtés du filet pour emmener le spectateur jusqu’à ce point culminant, ce match retranscrit à l’écran de manière beaucoup plus nerveuse de sorte que le spectateur ne sait jamais où donner de la tête.

041589.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxPlus psychologique que sportif, Borg/McEnroe dépeint surtout deux parcours diamétralement opposés et pourtant tellement similaires sur bien des points. Là où une grande majorité du public déteste John McEnroe et adule Björn Borg, ce dernier a un regard beaucoup plus compatissant voir admiratif de son adversaire tandis que sous ses airs je m’en foutiste, le joueur américain a énormément de respect pour le suédois qu’il avait d’ailleurs pris comme modèle lorsqu’il était plus jeune. Shia Leboeuf semble fait pour ce rôle aussi volatile que passionné tout comme Sverrir Gudnason qui tient là son premier grand rôle. Et malgré deux caractères bien différents, les deux joueurs n’ont qu’une seule idée en tête : tout donner sur le terrain. Chaque cri, chaque goutte de sueur, chaque coup, Borg et McEnroe y mettent leurs tripes et c’est probablement ce qui unira ces deux grands joueurs à jamais.

De là naîtront les meilleurs ennemis du filet et pour cause, 14 matchs disputés, 7 victoires de chaque côté, comme quoi rien ne s’invente.

Borg/McEnroe de Janus Metz Pedersen, Danemark, 2017, 1h48
Sortie le 8 novembre

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