Des milliers de questions nous ont traversé l’esprit lors de la sortie du trailer de Guns Akimbo. Étonnement, air dubitatif et surtout une curiosité qui est montée en flèche. Le film qui semble un peu emprunter quelques traits à Nerve ou encore Unfriended : Dark Web nous promet un bon gros moment de cinéma on fire pas très intelligent sur le papier mais qui aurait l’étoffe d’un 6 Underground (oui nous sommes optimistes ici).
Beaucoup d’éléments qui constituent ce film sont assez intéressants. D’un côté on a Jason Lei Howden qui s’est illustré en 2016 avec Deathgasm, un film sur un groupe de métal hurlant et sanglant à souhait. De l’autre côté on a Daniel Radcliffe dont la carrière est plus qu’intéressante à décortiquer. Connu pour son rôle iconique d’Harry Potter, il semblerait que cette longue expérience lui a donné envie de se diriger vers tout autre chose à contrario d’une Emma Watson qui enchaîne les rôles au cinéma. En effet, la dernière fois qu’on a vu le sorcier le plus connu de la saga au cinéma c’était en 2016 dans Insaisissables 2 où, comble de la chose, il incarnait un magicien. Le garçon se fait rare au cinéma mais cela ne l’empêche pas d’enchaîner les projets qui ont tous un point commun : l’originalité. L’acteur aime les scénarios qui sortent des sentiers battus que ce soit un garçon possédant des cornes magiques (Horns), tout simplement un cadavre (Swiss Army Man) ou des projets beaucoup plus engagés comme une recrue du FBI qui intègre un groupe néo-nazi (Imperium). Il y va sans dire que Daniel Radcliffe se donne corps et âme à chacun de ses films pour le bonheur de tous, bien loin de l’image qu’on avait de monsieur Harry Potter. Alors forcément la rencontre avec un cinéaste un peu borderline et un acteur qui l’est tout aussi, ça donne Guns Akimbo.
Miles est ce qu’on pourrait appeler un loser. Informaticien dans une petite boîte qui développe des jeux sur mobile, tyrannisé par son patron qui le rabaisse constamment, solitaire et enchaînant bière sur bière, la seule chose dans laquelle il excelle c’est sur le net où il prend un malin plaisir à remettre à leur place tous les haters et débiles qui pullulent sur internet avec leurs commentaires débiles et notamment les fans de Skizm. Un site illégal qui propose un streaming où des gens doivent s’entre-tuer. Sauf qu’un jour Miles insulte la mauvaise personne, s’attaquant au patron lui-même. Ni une, ni deux, le patron rend visite à Miles avec ses sbires, l’assomme et le fait rentrer dans le jeu avec deux flingues littéralement vissés aux mains. Sa seule chance pour s’en sortir ? Tuer une certaine Nix.

Forcément partant de ce principe, il faut s’attendre à tout sauf de la subtilité. Ça tombe bien, ce n’est pas ce qu’on lui demande. D’ailleurs le film met rapidement le spectateur en bouche en présentant ces fameux combats à mort comme une distraction comme une autre. Le but ? Que ce soit sanglant et que ce soit suivi par des millions de spectateurs. L’abrutissement de la population par excellence à laquelle Miles se prête volontiers. Une fois qu’on retrouve Miles affublé de ses flingues et lorsqu’il comprend que sa vie est en danger, le film peut réellement commencer. Et il faut bien avouer que pendant les deux tiers du film ça fonctionne. Ça fonctionne parce que c’est drôle avant tout. Oui Miles est un loser il ne faut pas l’oublier mais surtout Miles n’aime pas la violence. Alors forcément quand de “petits” incidents arrivent c’est toujours drôle à voir. C’est sanglant et de toute façon c’est la patte du réalisateur qui ne lésine pas sur les balles prises de tous les côtés et dont le budget hémoglobine avoisine probablement le cachet qu’a pris Daniel Radcliffe. Le rouleau compresseur est activé et ne s’arrête jamais. Ça peut vite devenir épuisant pour ceux qui n’ont pas l’habitude ou ceux qui n’aiment pas ça, pour les autres ce sera un régal de la première à la dernière minute. On peut accorder à Jason Lei Howden quelques idées avec sa caméra qui sent bon le cinéma de Michael Bay avec sa petite patte folle et excessive à chaque instant.
L’histoire se complique un peu lorsque l’ex petite-amie de Miles entre en jeu, que le passé de Nix refait surface par bribes et qu’on découvre au fur et à mesure les petites magouilles qui se font derrière leur dos. Ce n’était pas utile et même si ça avait comme intérêt d’apporter un peu de consistance à Miles et à l’histoire, notamment autour de Skizm, tous ces petits éléments ralentissent le rythme du film qui souffre énormément d’intérêt dans son dernier tiers clairement plus faible. Il se perd d’ailleurs dans un excès de violence et d’hémoglobine beaucoup moins drôle et spontanée.
Heureusement que le film peut compter sur Daniel Radcliffe. Valeur sûre par laquelle le garçon prend un énorme plaisir à incarner ce looser et ça se ressent à l’écran de la première à la dernière minute. Investi de A à Z, il nous offre une prestation énergique, folle, démesurée et sans filtre qui n’est pas sans rappeler un certain Nicolas Cage qui a lui aussi abandonné toute logique dans sa carrière (pour notre plus grand plaisir). Sa compatriote Samara Weaving n’est pas en reste non plus avec un personnage haut en couleurs qui dégaine plus vite que son ombre à l’image d’une certaine Harley Quinn récemment apparue au cinéma.
Pour ce que ça vaut, Guns Akimbo est un petit morceau de cinéma drôle et décomplexé qui offre un très beau rôle à Daniel Radcliffe et même si son côté bourrin peut être rebutant, ce film est d’un générosité folle qu’on ne peut décemment pas lui retirer.
Guns Akimbo de Jason Lei Howden. Avec Daniel Radcliffe, Samara Weaving, Rhys Darby… 1h35
Disponible sur Amazon Prime Video
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