C’est avec une excitation non dissimulée qu’on a pu découvrir Mandibules, une histoire encore bien loufoque à base de… mouche géante.
Jean-Gab et Manu sont deux amis très très sympathiques mais très très cons. Alors qu’ils volent une voiture, ils y découvrent dans le coffre une mouche géante. Ni une, ni deux, Jean-Gab a l’idée ingénieuse de la dresser pour se faire un paquet de pognon, comptant sur elle pour aller voler dans les banques. Sur la route, la voiture tombe en panne et Manu croise par hasard une jeune femme, Cécile persuadée de le connaître, ce qui leur permettra d’avoir un endroit où dormir et de quoi manger. Là-bas ils rencontrent ses autres amis : Sandrine, Serge et surtout Agnès qui, après un accident de ski, ne peut s’empêcher de hurler dès qu’elle parle. Un sacré monde alors que traîne toujours dans le coin notre mouche géante…

Le cinéma de Quentin Dupieux n’est plus à présenter et le voyage en absurdie est souvent des plus plaisants. Cependant, le réalisateur a tendance à cumuler les projets ces derniers temps et avec trois films sortis en trois ans on pouvait craindre une petite baisse de régime… qui est malheureusement bel et bien présente. Pourtant tous les éléments sont réunis pour en faire un bon petit film : une mouche géante à dresser, un duo pas très fut fut, un quiproquo et une flopée de situations burlesques. Contrairement à Rubber, Réalité ou encore Le Daim, Mandibules semble bien fade. Quelques situations nous font sourire mais c’est à peu près tout. On ne retrouve pas le côté fou et irrévérencieux séduisant habituellement et qui permettait au long-métrage de garder son rythme soutenu. Le duo que forme le Palmashow colle à merveille avec l’univers décalé de Dupieux mais là encore tout est tellement sage, à l’image des couleurs pastels qui ornent tout le film.
Heureusement qu’Adèle Exarchopoulos est là pour réveiller ce petit monde. S’il y a bien une bonne surprise dans ce film, c’est elle. Habituée des drames, l’actrice révèle une toute autre facette de son jeu d’actrice avec quelque chose de décalé et hilarant (qu’on avait déjà pu apercevoir dans La Flamme). Il était temps qu’un réalisateur lui laisse sa chance dans une comédie ! David Marsais et Grégoire Ludig collent parfaitement aux personnages de Jean-Gab et Manu, deux amis un peu (beaucoup) paumés et simplets mais toujours attachants.
Malgré un casting cinq étoiles, Mandibules aura du mal à marquer les esprits surtout lorsqu’on connaît le reste de la filmographie de Dupieux. C’est barré certes, mais bien trop sage pour qu’on y trouve une vraie bonne bouffée de plaisir et d’humour.
Mandibules de Quentin Dupieux. Avec Grégoire Ludig, David Marsais, Adèle Exarchopoulos… 1h17
[…] précédentes productions avec une esthétique épurée pour agrémenter une histoire folle. Après Mandibules, il revient questionner la limite entre le réel et l’absurde de nos actions, nos pensées et nos […]