Troisième partie de notre retour sur la sélection du BIFFF avec toujours autant de titres de genre avec un niveau de folie assez varié.
En ce sens, le meilleur exemple pour appuyer ce propos est de commencer par Alien on stage, documentaire suivant une équipe de chauffeurs·es de bus recréant le premier opus de la licence horrifique pour une association caritative. Évitant la moquerie facile, le film trouve un charme incandescent qui provoque un rire bienveillant par l’implication dans cette relecture théâtrale où les moyens de bord amateurs sont présents sans alourdir la création. En résumé, c’est tout ce que certains titres sur des sujets similaires devraient être.
Pas facile de trouver des comparaisons pour Hotel Poseidon, film flamand où un hôtel délabré parvient à souligner l’enfermement mental de son personnage principal. Stef Lernous semble invoquer quelques fantômes, tel celui de Stanley Kubrick lors d’une séquence nocturne, mais parvient à créer un style assez propre par son aspect grotesque et déliquescent qui rend son long-métrage passionnant.

La passion est également au cœur de Bring me home, pur film émotionnellement chargé qui parvient à planter graduellement son poignard narratif dans le cœur de ses spectateur·ice·s avec une intensité qui laisse bouche bée. La quête de cette mère pour retrouver son enfant disparu est une expérience douloureuse qui a de quoi mettre n’importe qui en position latérale de sécurité. Néanmoins, pareil long-métrage trouve en ce cœur sentimental une importance forte.
Horror noire s’avère également essentiel par son sujet même : le traitement des personnes noires dans les films de genre. De Naissance d’une nation à Get Out, le périple permet une déconstruction importante et appréhende au mieux les enjeux d’une telle réflexion pour un public non initié, le tout rempli par des interventions de personnalités aussi brillantes que Tony Todd ou Jordan Peele. Bref, c’est à voir de façon urgente.

L’urgence est d’ailleurs ce qui anime le début éprouvant d’Aporia, film de genre venant d’Azerbaïdjan trouvant dans sa multiplicité de styles un certain équilibre. Si ses premières minutes violentes laissent augurer une certaine optique narrative, son basculement dans le survival amène une autre saveur qui parvient à assurer l’intérêt. On aurait peut-être pu espérer un poil plus mais pourtant, il serait faux de dire que Rec Revan n’a pas su nous offrir une œuvre efficace.
On termine aujourd’hui par Shadows, thriller assez retors qui parvient à gérer son postulat de départ pour réfléchir sur des notions de bien et de mal tout en divertissant assez, bien aidé en ce sens par sa gestion visuelle. Ce premier film de Glenn Chan parvient donc à éviter certaines facilités pour mieux aborder sa manipulation sous-jacente avec un certain talent qui nous donne envie de voir ce qu’il amènera dans son prochain long-métrage…