Un film de zombie avec un sous-titre qui rappelle une saga nous ayant fait vivre les pires heures sombres du genre ? Que l’on se rassure, Wyrmwood n’est pas la nouvelle lubie de Paul W.S Anderson, bien occupé à chasser ses monstres en carton pâte numérique, mais un diptyque nous venant tout droit d’Australie, où le/la mort·e-vivant·e sent bon l’alcool à brûler.
Le premier volet, Road of the dead nous a fait découvrir une campagne délabrée, où la crasse est déjà bien présente, et où les règles habituelles du genre s’accompagnent de quelques changements. Le virus ayant attaqué une immense partie de l’humanité pour les transformer en bouffeur·ses de chair s’en est aussi pris à d’autres éléments, comme le carburant devenant de la simple flotte. Mais à chaque problème sa solution, le sang des ghoules désincarnées est chargé de plomb, et on peut s’en servir comme gasoil. Les idées fusent pour transformer nos cher·es zombies en énergie durable, un morceau de viande leur permettant de repartir pour quelques tours de dynamo. La course à la survie se mêle à la chasse aux ressources, conservant l’aura que George Miller a distillé en son État. Des gros moteurs, de la ferraille à tout va, la construction de forts de fortune et les humain·es qui se font la guerre, s’entretuent pour faire perdurer leur modèle grégaire.

Dans cet univers où tout le monde est détestable, les enjeux de chacun·e, troubles, dépendent de la destruction de son/sa prochain·e. Les scientifiques travaillant sur le “vaccin” qui parviennent à recréer un état militaire, utilisant les bidasses et leurs besoins de pilules aidant à endiguer le virus pour leur fournir les corps nécessaires à leurs expériences, se heurtent à la fratrie héroïne du premier film, envieuse d’éliminer quiconque souhaite exploiter l’humain·e pour arriver à ses fausses fins. Parmi elleux, une hybride, capable de contrôler les zombies par télépathie, et avec elle une nouvelle façon de concevoir les scènes d’action, ajoutant au bordel ambiant. Apocalypse se caractérise par sa volonté d’en faire trop, tout le temps, d’offrir à son/sa spectateur·ice une expérience complète, où le recul n’existe pas. Acteur·ices dans un surjeu qui accentue le côté fou de ces personnages qui en ont trop vu, effets gores qui ne se gênent pas pour s’étaler dès qu’ils peuvent se le permettre, explosions, hurlements, gros plans sur de la bave, de la bile et du sang, Wymrwood : Apocalypse est autant lourd, à un point qui souvent nous fait friser l’hystérie, que jouissif dans sa manière d’aller au bout de chacune de ses propositions.
Qualifié de “gogolito” par l’équipe de programmation du PIFFF, Wymrwood : Apocalypse a tout du film de gros débile. Les gentil·les sont très méchant·es, les méchant·es sont ultra méchant·es, y’a des robots-zombies, du gras qui suinte, mais le film le fait sacrément bien si on accepte son délire. Bien plus généreux que son précédent, il peut ravir les soirées sans prises de tête où on veut juste rigoler comme un·e crétin·e avec sa bande de copain·es.
Wymrwood : Apocalypse, de Kiah Roche-Turner.