Dans le genre horrifique, l’utilisation du found footage est largement apprécié et diablement efficace lorsqu’il est bien utilisé. On pense forcément au Projet Blair Witch ou encore [REC]. Impossible de ne pas penser à Paranormal Activity qui, avec son minuscule budget, a fait exploser le box-office et offrit une belle porte d’entrée à une (trop) longue franchise.
Hantée depuis des années par un esprit, Katie vit désormais avec son compagnon Micah lorsqu’ils sentent que leur petite maison de banlieue est également hantée. Ce dernier décide alors d’installer un système de vidéosurveillance dans la chambre et de filmer continuellement sa compagne en journée avec une caméra à la main pour peut-être enfin capter ces apparitions. Au fur et à mesure que les choses se troublent autour d’eux (des clés qui tombent au sol en pleine nuit, une lumière qui s’allume, des bruits de pas, des ombres, des portes qui claquent…), Katie semble de plus en plus hantée et Micah ne sait plus quoi faire. Nuit après nuit, nous voilà plongés dans la vie de ce couple dont la menace se fait de plus en plus grandissante.
Paranormal Activity a de quoi relever du petit miracle. Tourné pour un budget de 15 000$ en une semaine dans la maison du réalisateur, il fait le tour des festivals plébiscité par les spectateurs et par la critique. Malgré ça, le film ne trouve pas de distributeur, ne proposant pas de tête d’affiche et conférant un style amateur qui rebute un peu. DreamWorks voulait même que le réalisateur Oren Peli fasse un remake de son propre film dans lequel Paranormal Activity aurait été rajouté en bonus dans le DVD. C’est finalement après une séance-test que le studio est convaincu. Manque de bol, la séparation entre DreamWorks et Paramount gèle le projet jusqu’à ce qu’il ait enfin une date de sortie en 2009. Cette attente permet au buzz de grandir autour de film et le le vendre dans 52 pays.

Il est vrai que sur le papier le projet n’a pas forcément de quoi emballer. Un couple qui se filme h24 alors que leur maison est hantée… mouais. Sauf qu’il est bien plus intelligent que ça. Premièrement, le found-footage finit toujours par nous immerger avec eux, pensant même que nous sommes ceux qui les filmons. Le réalisateur parvient surtout à tirer son sel dans son économie de moyens. On ne montre rien, on suggère tout. Des bruits, une lumière qui s’allume toute seule, une porte qui bouge légèrement… Des éléments basiques du film d’horreur qui font toujours effet d’autant plus que nous assistons à ça alors que le couple dort. Nous savons par avance que le mal est bien là et nous n’avons aucun moyen de les prévenir. On trouve cependant un certain plaisir à observer leurs malheurs.
La psyché des personnages est tout aussi intéressante et réussit à nous faire apprécier les deux partis alors qu’ils deviennent radicalement différents. D’un côté une jeune femme apeurée, persécutée par un esprit depuis son enfance, de l’autre son compagnon, le caméraman, qui prend tout cela à la légère malgré toute l’installation de vidéosurveillance qu’il a mis en place.
Tout comme son prédécesseur Le Projet Blair Witch, Paranormal Activity s’inscrit dans cette lignée de films qui repose sur l’effet documentaire de son format en found-footage, ainsi que l’inclusion dans une fausse réalité proclamée dans son encart final. Effet qui appuie la sensation horrifique.
Drame conjugal, drame horrifique, Paranormal Activity est la définition même du less is more. Un film qui ne paie pas de mine en apparence mais qui réussit à vous effrayer lorsque vous vous couchez dans votre lit le soir.
Paranormal Activity de Oren Peli. Avec Katie Fetherston, Micah Sloat, Amber Amstrong… 1h26
Sortie le 2 décembre 2009
[…] ce non-cinéma catégorique qui nie la notion de mise en scène. Si le film peut faire penser à Paranormal Activity, c’est en particulier avec sa structure narrative, qui se résume en trois-quarts […]