La pandémie mondiale qui sévit actuellement a forcément fini par inspirer le cinéma. C’était inéluctable. Le cinéma français s’est engouffré dans la brèche avec Connectés qui sentait bon la mauvaise comédie et aujourd’hui c’est le cinéma américain qui lui emboîte le pas avec quelque chose de résolument moins drôle.
Voilà quatre ans que le monde est infecté par la COVID et les conséquences sont désastreuses. Alors que plus de 500 millions de personnes sont décédées, les États-Unis sont toujours en état de confinement général. La COVID a muté et désormais les personnes atteintes sont conduites dans une mystérieuse zone de quarantaine et meurent généralement sous 48 heures. Les seules personnes autorisées à sortir sont celles immunisés et détenant un bracelet jaune. Dans un Los Angeles devenu un No Man’s Land, Nico est un coursier qui – au détour d’une livraison – est tombé amoureux de Sara. La situation les empêche de se voir en vrai mais ils décident de tout risquer lorsque Sara va être envoyée en zone de quarantaine.
À l’annonce de la sortie de ce film, une pluie de critiques lui est tombée dessus. Un film post-COVID apocalyptique n’est pas forcément ce qu’on a envie de voir en cette fin d’année (sauf si vous êtes masochistes), le casting est loin de faire rêver (on se souvient tous de la performance de KJ Apa dans J’y crois encore) et savoir que Michael Bay se retrouve à la production est autant signe de bon comme de mauvais foutoir. Pourtant le cinéma se fait reflet de notre histoire et qu’on le veuille ou non, cette pandémie a un terrible impact et se doit d’être traitée (tout comme elle l’est dans des séries médicales du type Grey’s Anatomy).

On va se débarrasser de tous les points négatifs parce que, croyez-le ou non, il y a des choses à en tirer. On sent très vite le manque flagrant de budget lorsqu’on se retrouve avec les mêmes décors pendant les trois quarts du film. On doit cependant bien lui reconnaître une chose, c’est d’avoir utilisé à bon escient un Los Angeles confiné pour nous offrir des images plus que réalistes. La romance en carton pâte n’apporte strictement rien à l’histoire à part user et abuser des violons, sans compter une seconde partie avec une course-poursuite contre la montre rocambolesque.
Certains points et aspects de l’histoire s’avèrent pourtant intéressants et peut-être révélateurs de la société de demain. Ça a été un gros sujet de discussion : les rencontres. Devoir attendre des semaines voir des mois avant de se rencontrer, porter un masque, respecter les gestes barrières… Songbird va encore plus loin puisque nos protagonistes sont tombés amoureux alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés physiquement tout comme ceux qui vont lier une relation très forte à travers des écrans interposés sans vraiment se connaître.
La société s’adapte à son histoire et ses changements tout comme son côté sombre, celui des gens d’en-haut qui profitent de la faiblesse des gens pour leur extorquer de l’argent. Après tout, il existe un marché noir pour tout donc pourquoi pas un marché noir de bracelets d’immunisés ? Ou encore un réseau souterrain permettant aux plus riches de s’offrir de petites escapades ? En y insufflant cet aspect plus sombre, le film nous rappelle que de tout malheur il y a toujours des petits malins prêts à en tirer profit.
C’est à peu près tout ce qu’on peut tirer de ce film, une certaine intention et une volonté de montrer un monde s’étant adapté, sous diverses conditions, à un destin fatidique. C’est clairement moins catastrophique qu’attendu et ça ne dure qu’1h30.
Songbird de Adam Mason. Avec KJ Apa, Sofia Carson, Demi Moore… 1h27
Disponible en VOD