Les Oscars est une remise de prix capable de mettre en lumière des réalisateurs dont le mérite est inexistant. Le Discours D’un Roi est par exemple le film calibré pour la compétition qui a permis à Tom Hooper de s’établir en faux faiseur de comédies musicales. Cats a surpris le monde par ses premières images proposant un anthropomorphisme douteux. Sans grande surprise, les réactions mêlaient un étonnement à un manque d’intérêt flagrant au projet initié par Amblin et Universal. Néanmoins, plus la date butoir se rapprochait plus une curiosité malsaine grandissait, celle de voir cette immondice annoncée. Mais qu’en est-il réellement ? Le réalisateur de Danish Girl accumule-t-il les projets sans envergures?
Un choc, une violence inouïe rarement vécue dans une salle de cinéma. Cats raconte l’histoire d’une chatte abandonnée appelée Victoria. Celle-ci découvre le monde de ces chats “saltimbanques” et apprend que chaque année la reine des chats (Judi Dench) permet à un chat la réincarnation, sorte de récompense ultime. Un grand méchant, Macavaty, va essayer par tous les moyens d’obtenir cette réincarnation… Et c’est tout. Cats est dans son infinie bonté une comédie musicale presque entièrement chantée, où les paroles peu inspirées ne racontent rien et parfois embrouillent en introduisant un vocabulaire obscur qui lui est propre.

Le film a un immense souci qui réside dans son adaptation. On peut imaginer aisément qu’une troupe puisse faire en sorte que Cats soit un merveilleux spectacle sur les planches, au cinéma c’est une autre histoire. N’ayant pas vu ce grand succès qu’est la comédie musicale, nous ne pouvons nous permettre d’en faire la comparaison. On peut cependant imaginer les défauts inhérents au films. Les efforts effectués sur les décors de Cats rappellent facilement un jeu Playstation 2. Une ambiance délétère et désincarnée se dégage de l’ensemble des décors, le détail absent et le manque d’inspiration flagrant. N’oublions pas son scénario qui au cinéma semble bien léger et sans substance, camouflé tant bien que mal par des chansons toutes les deux minutes.

Une adaptation doit, en trahissant un minimum l’oeuvre originale, réussir s’épanouir à travers son nouveau médium. Tom Hooper découpe à la tronçonneuse son film et donne très peu d’ampleur aux chorégraphies déjà ennuyeuses du film. Le réalisateur nous donne rapidement l’impression qu’il n’est pas en confiance en nous changeant d’axes et de plans lors des chorégraphies. Comme s’il voulait nous cacher des FX ratés, un manque d’inspiration sur tout et particulièrement les danses sans substances. Parfois les acteurs chantent faux : Ian Mckellen et Judi Dench sont à la peine. Parfois ils sont caractérisés par leur physiques et ennuient : James Corden joue un glouton et Rebel Wilson une maladroite.
Anomalie hollywoodienne qui est finalement le constat poussé à l’extrême de la mutation des studios lors de cette décennie. Cats pourrait être comparé au Roi Lion version 2019 et aux films live action de Disney, qui peinent à se dépêtrer du matériau original. Outre cela, le live action est aujourd’hui un mal désincarné et peu inspiré propre aux studios. En espérant de tout cœur un apprentissage dans ce raté qui clos en beauté cette année 2019.
Cats, de Tom Hooper. Avec Judi Dench, Jason Derulo, Taylor Swift…1h50.
Sortie le 25 décembre 2019