Amazon Prime nous avait déjà servi en terme de comédie graveleuse avec Guns Akimbo et c’est maintenant au tour de Netflix, qui a mis en ligne depuis le 3 avril Coffee & Kareem. Une comédie déjantée qui ne plaira pas à tout le monde mais qui a le mérite de nous faire bien rire. On vous offre votre dose de rire gras pour cette semaine ?
James Coffee est un agent de police tellement maladroit qu’on peut se demander comment il a réussi à en arriver là. Raillé par ses collègues et surtout sa supérieure, le lieutenant Watts, James a quand même un peu de chance en amour. Enfin… tant que le fils de sa nouvelle compagne ne s’en mêle pas. Problème, ce dernier n’apprécie guère de voir un policier blanc traîner dans sa maison alors quand il décide de monter un coup pour l’effrayer, il ne s’imagine pas un seul instant être témoin d’un trafic de drogues où chacun est plus ripoux que l’autre. Comme la moitié de la police est corrompue, Coffee est devenu la cible idéale. Accusé du meurtre d’un de ses collègues et du kidnapping de son beau-fils, Coffee va s’allier avec ce dernier, Kareem, pour prouver son innocence et redorer son blason de policier.
Michael Dowse n’a clairement pas la carrière la plus éclatante d’Hollywood mais son penchant pour les comédies brutes de décoffrage nous donne une certaine idée de ce qu’il aime (Stuber, Fight Games, Une soirée d’enfer). Genre de film à double tranchant où une petite pancarte nous prévenant qu’il faudrait mieux laisser son cerveau avant de s’y plonger ne serait pas de refus. C’est tout ce qu’on pourrait détester : du langage grossier, du langage grossier… et du langage grossier. De l’action, des vannes graveleuses sur le sexe ou le racisme étalé à la truelle par un enfant de 3 ans. L’action fuse de tous les côtés, l’hémoglobine coule à flots, les situations absurdes et rocambolesques s’accumulent. Bref c’est un énorme gâteau où on aurait mis tout et n’importe quoi mais ça reste gourmand. On peut vite friser l’indigestion mais le film ne s’impose aucunes limites. La dynamique qui se crée entre Coffee et Kareem est absolument délicieuse, un jeu de chat et la souris aussi drôle que vivifiant. L’absurdité gagne du terrain au fur et à mesure si bien que plus rien ne nous étonne. S’il fallait d’ailleurs trouver une limite au film ce serait bien celle-là. À trop nager dans l’absurdité, ce dernier finit par s’y noyer dans des scènes incompréhensibles et un montage effectué à la hache.
Cependant le ton totalement décalé et le fait de ne pas se prendre au sérieux lui donne un vrai cachet. Le casting n’y voit là qu’un vaste terrain de jeu où chacun peut s’amuser à crier plus fort que l’autre. D’ailleurs l’écriture des personnages est loin d’être si futile que ça. La relation beau-père/beau-fils détonne et montre un officier de police blanc en position de faiblesse face à un gosse noir et très grande gueule. Le contraste est saisissant et hilarant et sera le point de départ de bons nombres de situations cocasses. Et les femmes dans tout ça ? Elles ne sont pas en reste, que ce soit la mère de famille Vanessa qui n’hésite pas à taper du poing pour défendre ses intérêts ou le lieutenant Watts absolument hilarante et sans filtre corrompue jusqu’à la moelle épinière.
Si vous ne craignez pas les comédies graveleuses et sans filtre, alors Coffee & Kareem est pour vous. Survolté, drôle et sans jamais être méchant, le film ose tout avec beaucoup d’humour et il est surtout porté par un duo Helms/Gardenhigh aussi improbable que délicieux.
Coffee & Kareem de Michael Dowse. Avec Ed Helms, Terrence Little Gardenhigh, Taraji P. Henson… 1h28
Disponible sur Netflix