Nous suivons Adam, Bobby et Caroline qui côtoient tous les trois le même lycée. Comme tous adolescents, ils ont leurs petits tracas du quotidien : les amis, les amours, les rivalités et la famille avec laquelle on a parfois du mal à s’entendre. D’autant plus qu’Adam et Bobby jouent dans l’équipe de baseball, et que le coach n’est personne d’autre que le père du premier. Chacun d’entre eux a des rapports compliqués avec ses parents. Adam qui doit toujours satisfaire son père sous peine d’être puni (aussi physiquement que psychologiquement) alors que la mère ne daigne dire un mot par peur de contredire son mari. Bobby dont la mère est partie et qui doit s’occuper de son père seulement bon à dormir dans le canapé, et Caroline qui a du mal à s’entendre avec sa maman. Lorsque les tensions se font de plus en plus fortes, l’ombre d’un drame n’est jamais bien loin.
Cette histoire est très peu évoquée lors de la promo du film mais les acteurs avaient laissé échapper quelques indices : Chapel Hill, 2005. Et c’est en fouillant un peu sur l’internet que l’on découvre la véritable histoire qui se cache derrière ce long-métrage. ATTENTION, si vous ne voulez pas connaître les tenants et les aboutissants du film vous pouvez passer au paragraphe suivant. Il s’avère qu’en 2005, à Chapel Hill, un certain Adam Sapikowski a abattu ses deux parents de plusieurs balles avant de cacher leurs corps derrière la maison familiale. Faisant mine de rien, il a même été jusqu’à proposer une soirée dans la maison pour fêter la fin d’année après le bal de promo. Cette année-là, Grear Patterson faisait partie de cette promotion. Au vu du sujet et de l’implication du réalisateur, compliqué de lui en vouloir pour ce film malgré le faible résultat final.

Grear Patterson nous jette dans le récit sans jamais donner aucune indication sur ce qu’il se passe. On suit Bobby, puis on suit Adam. Problème : dans la vraie vie les deux acteurs sont frères, et pour le coup se ressemblent vraiment. Alors, en plus d’essayer de comprendre quelque chose, on nous rajoute des personnages que l’on confond… autant vous dire que la confusion prend vite le pas. Des intentions se dessinent par moment, pour disparaître aussi vite. Le réalisateur veut raconter une violence et une tension, sans que l’on ne voit tout ça à l’écran. Il y a bien une ou deux scènes, malheureusement noyées dans un flot sans fin de mauvais cadrages de personnages solitaires et errants sans but. Par sa narration décousue de A à Z, s’ajoutant au joyeux cocktail de défauts déjà énoncés, il est dès lors très difficile de s’attacher réellement aux personnages tant leurs histoires sont plus épuisantes à suivre qu’autre chose. Caroline aime Adam et Bobby, Bobby a une relation avec la mère d’Adam, Adam est violenté par son père… Le sujet ne manque pas de potentiel, mais aucune piste n’est véritablement exploitée.
Cependant, avec un certain recul, lorsque l’on connaît l’histoire derrière ce récit, il est impossible de ne pas compatir avec le réalisateur, de ne pas comprendre cette envie d’exorciser un traumatisme. Voilà pourquoi Giants Being Lonely est probablement plus (peut-être inconsciemment qui sait) un film de cœur pour Grear Patterson qu’un bon film de cinéma.
Giants Being Lonely de Grear Patterson. Avec Jack Irving, Ben Irving, Lily Gavin… 1h18
Sortie prochainement
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