Côté animation, le Danemark n’est pas énormément desservi – même si on a eu le magnifique Tout en haut du monde – mais le pays semble se rattraper cet été avec la sortie de Mon Ninja et moi. Véritable phénomène dans son pays d’origine avec plus de 950 000 entrées, le film – au-delà d’être irrévérencieux et un brin provocateur – est une vraie bouffée d’air frais dans ses thèmes abordés.
Alex est un jeune garçon timide qui entame sa 5ème avec appréhension, entre une fille qui lui plaît et qu’il n’ose pas aborder et la brute du collège qui adore s’en prendre à lui. Côté famille ce n’est guère mieux : recomposée, entre un beau-père qui semble prendre un malin plaisir à le rabaisser et un demi-frère dont les quelques neurones ne lui servent qu’à s’en prendre à Alex. Le jour de son anniversaire, son oncle un brin excentrique lui offre une poupée Ninja vêtue d’un drôle d’accoutrement à carreaux venue tout droit de Thaïlande. Ce qu’Alex ne sait pas, c’est que cette poupée parle et bouge. Cette dernière lui propose d’ailleurs un drôle de pacte : elle va l’aider à surmonter ses peurs au collège tandis que lui doit l’aider à se venger de Phillip Eppermint, fabricant de jouet à la morale plus que douteuse.
Le film est loin de faire dans l’animation pour enfants. Les premières scènes nous le font comprendre assez rapidement puisqu’on se retrouve dans une usine en Asie qui fabrique des peluches Ninja. Fabrication à la chaîne, enfants esclaves et violences faites envers eux, rien ne nous est épargné, jusqu’à la mort d’un de ces enfants. Le film dérive vers quelque chose de plus drôle juste après, et s”inscrit dans un style très Simpson ou South Park dans le ton utilisé. Des personnages excentriques et une intrigue qui prend rapidement lorsqu’Alex fait la rencontre du petit Ninja à qui il faut peu de temps pour mettre Alex dans un sacré pétrin. S’en suit une aventure extraordinaire pour que chacun trouve sa voie et canalise ce qu’il a en lui.

Sans en dévoiler trop, il est important de noter les thématiques abordées. La famille, l’amitié, le harcèlement ou encore la vengeance sont loin d’être de nouveaux sujets mais le film les aborde avec une frontalité qui s’adresse clairement aux jeunes adolescents et aux adultes. Il se permet des vulgarités, des scènes sans filtre, du vocabulaire familier et le tout avec un vrai humour – parfois trash, certes – qui fait mouche à chaque fois. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce duo et de ce drôle de petit Ninja qui, derrière son déguisement à carreaux, cache un esprit de vengeance qui peut être ravageur s’il n’est pas contrôlé. Chacun à sa manière va permettre à l’autre de grandir entre un Ninja qui apprend la différence entre vengeance et justice ainsi qu’un Alex qui sait enfin s’affirmer pour s’assumer et montrer qui il est.
Pas forcément original dans son fond, Mon Ninja et moi brille par sa forme irrévérencieuse, qui se permet tout et qui nous charme par sa désinvolture, son humour et surtout son amour porté à ses personnages. Un vrai petit bonbon pour cet été !
Mon Ninja et moi de Anders Matthesen, Thorbjørn Christoffersen. 1h21
Sortie le 15 juillet. A partir de 8 ans.