Sex-symbol pendant de nombreuses années, Pamela Anderson s’est fait plus discrète ces dernières années. Son sulfureux passé a refait surface lorsque Hulu/Disney+ a sorti la mini-série Pam & Tommy, obligeant quelque peu la star à sortir de son silence. Alors que beaucoup se sont permis·es de raconter sa vie, Pamela Anderson reprend les cartes en main pour conter son histoire, tout ce qui ne s’est pas vu, ni entendu.
En l’espace d’un an, la vie et les déboires de Pamela Anderson ont été racontés pas moins de trois fois, via la mini-série (décriée et reniée par la concernée), dans ses mémoires Love, Pamela : Her new memoir, taking control of her own narrative for the first time et enfin dans le documentaire Netflix qui vient tout juste de sortir : Pamela, a love story. Ce dernier est l’occasion pour elle de se dévoiler sans fards. Celle qui a joué de ses atouts physiques pendant des années offre une nouvelle facette. Désormais éloignée des projecteurs, elle n’hésite plus à s’afficher pendant près de deux heures sans maquillage, chez elle et dans une tenue décontractée. Une image à mille lieux de celle qu’on a connu.

Si le documentaire de Ryan White ne s’extirpe pas du schéma classique inhérent au genre, il a le mérite de dégager une vraie sincérité, en plus de mettre en lumière le sexisme à peine déguisé des médias à l’époque de Baywatch. Nous voilà face à un flot important d’archives qui, mises bout à bout, dessinent un portrait peu flatteur d’Hollywood – une fois n’est pas coutume -. Pamela Anderson traîne derrière elle une enfance compliquée : violences perpétrée par sa baby-sitter et agressions sexuelles dans son adolescence. La jeune femme a réussi à s’en sortir et à faire la une des magazines. Sauf qu’à cette époque, les médias sont déterminés à la faire passer pour la poupée Barbie au corps de rêve et à la cervelle légère. On ne peut ressentir que de la colère lorsque les présentateurs de talk-shows se contentent de lui poser des questions sur sa poitrine et ses petits amis, le sourire en coin. Le point d’orgue de sa vie reste la fameuse sex-tape d’elle et de Tommy Lee, son mari à l’époque. Un scandale dont la jeune femme ne sortira pas indemne, l’enfermant encore plus dans cette fausse image de la blonde seulement là pour vendre son corps.
Malgré tous ces obstacles qui auraient pu l’affaiblir et la laisser de côté, Pamela Anderson a su se relever et revient sur son passé avec beaucoup de nostalgie et plus apaisée. Là où on pourrait croire que ce documentaire n’est juste qu’une nouvelle façon de faire parler d’elle, il s’avère qu’elle donne beaucoup de libertés au réalisateur qui, en plus de puiser dans les archives, s’est vu donner par Pamela Anderson ses journaux intimes qu’elle n’a jamais relu. Il y a quelque chose qui relève du désintérêt total lorsqu’elle avoue aussi ne pas savoir si elle regardera ce documentaire. Finalement, tout ceci est peut-être une façon de se réconcilier avec son passé et de tourner la page.
On regrette cependant une dernière partie peut-être un peu plus faible et qui se disperse un peu trop en évoquant son féminisme, son activisme quant aux droits des animaux ainsi que sa nouvelle vie sur les planches de Broadway. L’ensemble est beaucoup plus décousu et finalement moins intéressants que ses déboires. Il reste cependant quelque chose d’assez touchant dans l’approche de sa vie. La star âgée de 55 ans revient avec mélancolie sur sa vie amoureuse et tumultueuse. Sortie de son cinquième divorce, l’actrice a l’impression de passer à côté de quelque chose, et malgré ses revendications de femme indépendante, retrouver l’amour semble quand même être un besoin chez celle écorchée par la vie pendant des années.
Finalement, Pamela, a love story apparaît comme une réponse cinglante à Pam & Tommy – qu’elle ne compte jamais regarder, refusant de réveiller ses traumatismes -. Sa façon presque épurée de nous raconter sa vie donne à dire qu’elle fait la paix avec tout ce qui a pu hanter sa vie sans pour autant le renier. Une histoire d’amour et de haine qui nous rappelle à quel point l’industrie hollywoodienne peut être autant salvatrice que destructrice. Qu’à cela ne tienne, Pamela Anderson ressort avec la tête haute et le cœur ouvert à de nouvelles perspectives.
Pamela, a love story réalisé par Ryan White. Avec Pamela Anderson. 1h52
Disponible sur Netflix le 31 janvier 2023
100% d’accord avec toi 🙂