À quelques semaines de la sortie de Spider-Man : No Way Home, troisième volet des aventures de l’homme-araignée sous la coupelle de Disney/Marvel dont l’arrivée dans les salles obscures est fixée au 16 décembre 2021, il semble intéressant de revenir sur le dernier film en date, Spider-Man : Far From Home.
Crée en 1962 par le scénariste Stan Lee et le dessinateur Steve Ditko, Spider-Man apparait pour la première fois dans le comics Amazing Fantasy numéro 15 publié en août de la même année. Le personnage a, par la suite, connu différentes adaptations cinématographiques à travers quatre sagas différentes, ainsi qu’un film d’animation. Sous les traits de Tom Holland, Spider-Man apparait une première fois en 2016 dans Captain America : Civil War, film permettant d’intégrer le personnage dans l’univers cinématographique Marvel de Disney. Par la suite, deux aventures individuelles sont offertes au personnage, Spider-Man : Homecoming en 2017, et notre sujet principal, Spider-Man : Far From Home en 2019, tous deux réalisés par Jon Watts.
Le second volet de cette énième saga débute, après une scène d’introduction inutile, mais donnant le ton de l’horrible traitement visuel auquel on a droit tout au long du film, dans la continuité directe du dernier Avengers. Jon Watts doit composer avec les forces, mais surtout les faiblesses, de ce qu’a proposé le MCU entre ses deux Spider-Man. Far From Home se voulant un teen movie assumé, en marge des autres films Marvel, le traitement d’un événement aussi tragique que la disparition, mais surtout la réapparition, de la moitié de l’humanité ne semble jamais juste. La manière, souvent comique, avec laquelle est par exemple abordée la différence d’âge entre les réapparus et les autres, contraste avec la surdramatisation constante dont faisait preuve Avengers : Endgame.
Mais si l’on décide de ne pas prendre en compte les connexions diverses aux précédents films Marvel, Spider-Man : Far From Home ça parle de quoi ? C’est tout simplement l’histoire d’un adolescent souhaitant, lors d’un voyage scolaire en Europe, avouer ses sentiments à sa bien-aimée en haut de la tour Eiffel. Derrière ce pitch digne de n’importe quelle série pour ados produite par Netflix, se cache un Jake Gyllenhaal totalement paumé, un Nick pas vraiment Fury et un Tom Holland essayant de maintenir le tout à flot. En réalité, au sein de Spider-Man : Far From Home, tout n’est pas à jeter. Le film parvient à se démarquer à travers cette relation construite entre Peter Parker et M.J qui, même si ne révolutionnant pas la représentation de l’amour de jeunesse, témoigne d’une certaine maîtrise de la part de Jon Watts à traiter les amourettes naïves, mais néanmoins plaisantes, entre adolescents. C’est donc ici qu’apparait le seul et unique avantage à avoir rajeuni Peter Parker en comparaison à ses homonymes cinématographiques. Outre cette amourette, Tom Holland semble être l’acteur le plus impliqué au sein du projet. Malheureusement, celui-ci reste limité au petit éventail de facettes de jeu qu’est capable d’offrir un produit issu du MCU. Le but n’est pas ici de comparer l’incomparable, mais nous sommes tout de même bien loin de la profondeur tragique laissée par Sam Raimi à Tobey Maguire sur toute la longueur de sa trilogie.

Comme chaque film depuis le Spider-Man de 2002, Far From Home introduit un nouvel antagoniste de l’homme-araignée. Sous les traits de l’habituellement excellent Jake Gyllenhaal, c’est donc Mysterio qui prend vie à travers ce nouveau film. Mysterio est un méchant utile. Ses diverses illusions, farces et attrapes aux explications irréalistes, servent de justification au pâté visuel indescriptible et maladroit que sont les différentes batailles du film. En effet, quoi de plus simple qu’un antagoniste produisant lui-même les effets spéciaux dans lesquels il est impliqué pour se décharger du manque d’efforts réalisés sur ces derniers ?
Il y a tout de même à sauver les séquences où Mysterio piège Peter Parker, lui et seulement lui, en le plongeant dans des enchaînements d’illusions. Véritables prouesses techniques, ces deux passages permettent également de fragiliser Spider-Man et en dévoilent sa part la plus vulnérable. Cependant, mis à part ces trop courtes séquences, Mysterio semble, tout au long du film, totalement à côté de la plaque. Cela est premièrement dû à la lourdeur de l’écriture, obligeant Jake Gyllenhaal à expliquer à voix haute le moindre agissement de son personnage. En témoigne la scène du bar, premier des trop nombreux twists du film, au sein de laquelle l’acteur tente, par un monologue assommant et interminable, de résumer ses actions passées.
Spider-Man : Far From Home n’est ainsi qu’un enchaînement de séquences presque toutes sans saveur. Visuellement (trop) généreux, le film se perd dès l’introduction de son antagoniste prévisible et peu inspiré. Révélation sur révélation, le long-métrage tente de se démêler du mille-feuille dans lequel il s’est lui-même embourbé. Ces tentatives aseptisées de vouloir créer la surprise atteignent leur paroxysme dans les deux séquences post-génériques dont la bêtise et l’incohérence, à ce stade du film, ne surprennent même plus.
Spider-Man : Far From Home de Jon Watts, avec Tom Holland, Jake Gyllenhaal, Zendaya… 2h10
Sorti le 3 juillet 2019
[…] et bien Jake Gyllenhaal qui reprend un peu quelques couleurs après être venu faire coucou dans Spider-Man : Far from home (toujours l’un des rôles les plus inutiles de l’acteur mais l’appel de […]
[…] film redémarre de suite à la fin de Far From Home, Spider-man voit sa véritable identité révélée aux yeux du monde entier par Jonah Jameson, ce […]
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