[CRITIQUE] Stronger : L’esprit du “Boston Strong”

Quasiment un an après Traque à Boston qui narrait la traque des frères Tsarnaev après l’attentat du marathon de Boston en 2013, c’est toujours le même évènement qui est au coeur de Stronger mais cette fois en se plaçant du côté des victimes et d’une plus particulièrement : Jeff Bauman, une figure de ce tragique 15 avril 2013 lorsqu’un photographe immortalise le jeune homme, les deux jambes arrachées à cause de la bombe poussé par un homme au chapeau de cow-boy venu l’aider. Une photo qui a fait le tour du monde pour celui qu’on a appelé Wolverine et qui, à lui seul, représente l’esprit “Boston Strong” que la ville s’est forgée peu après l’attaque. Un homme extraordinaire auquel l’acteur Jake Gyllenhaal a prêté ses traits.

Ce 15 avril 2013, Jeff Bauman est venu encourager son ex petite-amie Erin sur la ligne d’arrivée du marathon de Boston bien décidé à la reconquérir mais deux bombes posées en plein milieu de la foule lui font perdre ses deux jambes. S’entame alors une longue et douloureuse guérison autant physique que psychologique.

3 morts et et 264 blessés. Parmi eux Jeff Bauman dont cette photo a fait le tour du monde et grâce à qui, la police a su identifier un des deux poseurs de bombes. S’en suit une longue guérison, un terrain aussi fertile qu’extrêmement glissant pour n’importe quel réalisateur qui voudrait s’emparer de ce sujet. Plus habitué des séries que des films (on le retrouvera cependant fin 2018 pour un – énième – reboot de l’horrifique Halloween avec notamment LA Jamie Lee Curtis), David Gordon Green s’est longuement appuyé sur le récit de Jeff Bauman pour comprendre le personnage mais également l’esprit de Boston. Au lieu de faire de Stronger un énième biopic pathos combinant attentats et guérison houleuse, le réalisateur s’attèle à démontrer la force des Bostoniens à travers l’exemple de Jeff Bauman.

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Parallèlement, on suit pas après pas les progrès mais aussi les doutes et peurs de Jeff Bauman mais également la guérison d’une ville au caractère bien à elle, toujours empreinte d’un certain humour noir, solidaire et qui ont vu en Jeff l’esprit du “Boston Strong”. On pourrait reprocher à David Gordon Green d’avoir essayé d’esquisser un début de combat intérieur comme l’avait si bien fait Ang Lee dans Un jour dans la vie de Billy Lynn entre l’image qu’il projette publiquement et la lente destruction intérieure qui commence.

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Stronger ne fait aucun compromis et évite de tomber dans le mielleux que pourrait causer le sujet. Le film est brut comme l’attentat, les blessés qu’il a fait, les blessures qu’il a laissé sur Jeff sans jamais être totalement sombre et en réussissant à retranscrire à merveille l’esprit de Boston. Le tout porté à bout de bras par un Jake Gyllenhaal (comme toujours) appliqué, habité et qui est bien le seul à savoir insuffler une incroyable dimension physique et psychologique à chacun de ses personnages.

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On pourrait reprocher à Stronger d’être un film absolument patriotique dans ses moindres détails mais là où ce patriotisme déservirait la plupart des films, il sublime et synthétise parfaitement ce qu’est Boston, une ville toujours debout peu importe les épreuves qu’elle a subi.

4 étoiles

Stronger de David Gordon Green. Avec Jake Gyllenhaal… 1h59
Sortie le 7 février

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